mercredi 6 juin 2012

A









Lundi soir je suis allée faire des courses. Au moment de choisir du jambon une sensation me fige. 
À cet instant, mes gestes sont exactement ceux de ma mère. La manière dont mes doigts tirent des rayons, dont mes yeux comparent les prix est celle de ma mère. L'assurance du choix anodin d'un paquet de jambon que je retrouve à cet instant est celle que je vois depuis des années.

Ce moment me marque.
J'aime penser que ma mère, cette femme m'a transmis toute une collection de détails, toute une façon d'appréhender le monde. Une transmission ancrée dans ma chair, dans mes nerfs, dans ce que je vais devenir.

Transmission d'une mémoire qui ne peut être donnée par les mots.
Une mémoire du corps.








11 commentaires:

  1. Tes mots me touchent énormément. Cette photo est belle. Je te découvre aujourd'hui et par le plus beau des billets. Le coeur tristounet ce soir, je suis heureuse de m'être perdue chez toi. Merci.

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  2. comme la Biche, tes mots me touchent !

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  3. J'espère qu'un jour mes filles parleront de leur maman de cette façon...

    C'est troublant et j'ai eu le même genre de sentiment en regardant mes filles faire les mêmes choses
    ou aimer les mêmes choses que moi au même âge.Et tout ça sans le savoir...très déconcertant!
    ^_^

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  4. Qu'elle est étrange cette mémoire du corps, du détail et du geste...que l'on s'est appropriée au fil des années, on ne sait comment. Qui est notre à présent et que l'on transmettra sans doute un jour à notre tour.

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  5. C'est très beau ce que tu écris.

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  6. Tes mots me touchent... Ils résonnent si fort en moi... C'est même incroyable... Ils chuchotent à ma mémoire, à mon histoire, à ma relation avec ma mère, à la relation avec ma fille... Merci... Belle soirée... http://latelierdelimpasse.blogspot.fr/... Julie

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  7. Je ne sais que dire, je t'entends souvent me dire que tu as cette impression de ses gestes, ses choix dans certaines situations. C'est juste beau, profites-en :)

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  8. Si tu savais comme je te comprends... ma mere est partie il y presque 2 ans... merci, G.

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  9. très bien décrit ! ça m'arrive beaucoup aussi de remarquer la même chose chez moi, et chez mes amis, j'ai toujours trouvé ça fascinant.

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